mardi 6 avril 2010
refaire des poignées rentrantes
Ce matin à l'atelier une poignée rentrante d'un porte documents de grand faiseur en remplacement.
Assez peu diffusé par rapport à ceux aux poignées au montage fixe traditionnel " serviette ", elles permettent un port à la main, et celui sous le bras soutenu ou pas par la main, les rentrer ne gêne en rien et font penser ainsi à une serviette simple.
Si les poignées de remplacement toutes faites en industrie sont nombreuses, les rentrantes sont rares pour ne pas dire inexistantes maintenant à notre disposition. Je me sers d'un stock ancien et important.
Sur la première photo, une seule des poignées est déchirée, plusieurs solutions, celles de remplacement d'usine conviennent au client, on changent automatiquement les deux, elles ne conviennent pas compte tenu de leur qualité " plastique " alors il faut refaire à l'identique une ou les deux poignées poignées. Ce travail étant assez méticuleux, mais surtout long, le tarif s'en ressent. Le client choisit la confection d'une seule poignée, nous ferons au mieux pour qu'elle soit le plus approchant possible.
Les poignées toutes faites en plastique, la qualité est médiocre, mais ce sont pour moi les seules que j'ai réussit à me procurer à l'époque. personnellement je n'en trouve plus, ils faut les refaire à l'identique.
On découd la partie cuir à l'emplacement de la fermeture à glissière pour avoir accès au petit système de coulissement, et le démonter.
La tenue est faite par deux rivets sur une barre de cuir, de carton, de plastique, elle sert de blocage, on aura compris facilement la simplicité du système.
On enlève les rivets à la pince coupante.
Une vue de la poignée et de la barre, faite cette fois en carton.
Avec l'autre poignée en parfait état, on prépare le gabarit en carton, sinon on l'aurait reproduit à la main. Il faut toujours faire attention a ce stade du travail, et tenir compte du tracé extérieur fait au stylo, qui augment de quelques petits mm à chaque reports la largeur de la partie à changer.
Le gabarit fait le plus exactement dans sa totalité. La partie basse est faite sans gabarit, il eut fallu autrement démonter la poignée en bon état, c'est toujours préjudiciable.
On le découpe aux ciseaux. Ils seront conservés en vue d'une demande future qui correspondrait, ce qui nous arrive quelquefois, nous fait gagné n temps précieux. Faire un gabarit est parfois très difficile, représente une grosse part de travail, selon le gabarit particulièrement dans sa symétrie.
On le trace sur le cuir, collet, peausserie, croûte, etc...choisie en fonction de ses caractéristiques, d'épaisseur, de rigidité, etc...qui servira de support pour la peausserie en recouvrage.
On le découpe aux ciseaux.
Les extrémités sont percées pour le passage des rivets.
La partie fleur importante et résistante, est verrée au banc de finissage.
Une vue côté chair préparé pour l'encollage, plus facile que le côté fleur,
elle sera grattée à la pointe du tranchet ou par tous autres outils, carde etc...
le bourrelet de garniture est récupérable, il est démonté autrement il aurait été refait à l'identique.
Les deux parties sont encollées pour le re positionnement de la garniture qui forme le relief.
elle est remise à sa place.
La peausserie choisie en fonction de sa souplesse, son épaisseur, sa couleur, son aspect, etc..elle est tracée avec les supports en repère pour sa découpe.
Supports et peausserie sont encollés.
Posés sur la peau, ils sont ré encollés pour le retour de l'enrobage sur l'autre face.
Cet opération se fait un peu comme les recouvrages des talons aiguilles, à l'ancienne mode, avec les pouces, les cordonniers qui l'ont connue, le feront avec facilité. Les angles courbes intérieurs seront coupés avec la pointe des ciseaux, comme les recouvrages, pour faire la queue de talon.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2010/03/enrobage-comment-faire.html
Avec la panne du marteau, la peausserie est lissée, à l'endroit du bourrelet pour bien lui donner son relief et sa forme.
le tout est tapé au marteau, méticuleusement et amoureusement avec précautions.
Le retour de la peausserie est verrée pour son égalité et son adhérence, tendrement.
les deux parties sont encollées pour leur jonction.
Maintenues en position par ces petites pinces.
touts les endroits qui présentent des reste de colle sont nettoyés au crêpe.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/09/comment-enlever-la-colle.html
pour la couture et pour le sujet, elle est tracée au stylo argent, autrement la couture est faite sans préparation., au pied le biche en repère.
une vue de l'ensemble.
A l'aide du gabarit en carton, les tous de passage des rivets sont tracés.
Percés à l'emporte pièce.
passage à la machine à coudre, bonne grosseur d'aiguille, réglage de la longueur du point, bonne couleur de fil, dessus aiguille et dessous navette.
La couture avec ce genre de machine à coudre, à tout faire est fine, à la Rapid trop grosse d'une part et la couture extérieure est la seule accessible, celle intérieure ne peut l'être qu'en martyrisant la poignée, il faut donc repasser plusieurs fois pour essayer de donner le rendu du point sellier et sa grosseur.
Une vue de la nouvelle poignée par rapport à celle d'origine, la différence sera améliorée à la finition, teinture, déforme, crème. La peausserie avait été choisie en premier pour ses caractéristiques de souplesse, d'épaisseur, et sa qualité à la résistance, au détriment de la couleur, le noir couleur de la serviette, ne posant aucun problème.
le tout est marteler de nouveau, mais toujours avec attention.
Une vue de la poignée terminée prête à la pose.
Elle est mise en place et retournée pour la facilité à la pose des rivets.
Ils sont posés au marteau.
l'ouverture et la fermeture à glissière sont recousues à la machine à coudre.
Le travail terminé, puisqu'elles sont faites pour cela , les poignées en position rentrées.
Ne reste plus que la livraison, et nous l'espérons, la satisfaction de la cliente, non pas l'unique, mais notre principal soucis.
Très amicalement,
Tictac le besogneux
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