jeudi 26 avril 2012

Pièce à l'emplacement du bout dur.

Bonjour,

Ce matin à l'atelier une chaussure à réparer, un trou à l'emplacement du bout dur.
Nous avions déjà vu cet ennui ici,
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/12/pieces-aux-bouts.html

Ce problème arrive souvent, ce n'est pas une déchirure proprement dite, mais une usure qui provoque à la fin une déchirure avec enlèvement de la matière.
C'est le gros orteil qui se soulève à chaque pas à la marche et vient user la doublure, le bout dur, la tige.
Ce sont très souvent des problèmes de séquelles de problème de dos, d'opération, de prothèse, etc...qui provoquent ce phénomène.
Les modifications, les handicaps, hallux valgus, épine calcanéenne, les problèmes de pieds, font parties de notre lot quotidien,
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/11/epine-calcaneenne-trucs-et-astuces.html
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/11/handicap-difference-de-longueur-de.html

D'autres soucis, malformations congénitales, orteils qui se chevauchent, en marteau, provoquent le même inconvénient, d'usure, puis de trou, mais au début du bout dur, au milieu du plateau.





Il existe deux solutions, la pose de pièces collées en appliques extérieures,
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2010/06/dans-la-serie-piece-collee-en-applique.html
et à l'intérieur.







La meilleure solution est souvent la pose de la pièce à l'intérieur, moins visible, en plus elle comble le vide important à cet endroit laissé provoqué par le frottement, l'enlèvement de la doublure, le bout dur, la tige. 
l'action se présente pratiquement toujours sur un seul pied.

Ce sujet rentre dans le regroupement,
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2010/09/dans-la-serie-piece-aujourdui.html





Une vue de l'usure,



De la déchirure.


On choisit un morceau de peausserie qui correspond le mieux,



En épaisseur, rigidité, la souplesse dans ce cas n'est pas de mise, la couleur n'a que peu d'importante, car entièrement cachée.
Mais l'habitude nous fait quand même choisir un coloris approchant.



l'épaisseur par contre à le plus d'importance, pour combler le mieux possible le manque de matière provoqué par le frottement, ainsi que la rigidité perdue par l'usure du bout dur.



la pièce est découpée au ciseaux en rond, forme le plus souvent du manque.



La pièce découpée.



Elle est parée.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/02/parer-refendre-amincir-biseauter-les.html



Alors que toutes pièces ou morceaux est parés en bordure, dans ces cas le parage est pratiqué depuis le milieu de la pièce jusqu'au bord, pour lui donner une forme pyramidale, la forme également du manque





On trace le milieu, il pourra sait on jamais, servir de repère, mais on va utiliser un autre subterfuge.




Une pointe, une finette comme son nom l'indique plus fine qu'une semence, fera un trou plus petit bien que ce ne soit pas d'une importance primordiale, mais il faut toujours faire pour le mieux.




Elle aura plusieurs importances et fonctions.



Servir de repère pour trouver le milieu exact de l'emplacement de la pièce. En effet ces pièces posées en aveugle, sans sensation particulières du bon emplacement sont difficiles à poser correctement sans ce petit truc.



Nous travaillons toujours normalement en encollage sur les deux parties, support et pièce, au pinceau.
Ici l'encollage sera fait au doigt, mais pas à l'oeil, pour ne pas en mettre partout avec le pinceau, sauf bien entendu, à l'endroit désiré.



La finette aura pour deuxième usage la tenue facilitée pour sa mise à la colle au pinceau.



Le troisième, la tenue entre l'index et le majeur pour la recherche de sa bonne position à l'intérieure de la chaussure, n'étant enfoncée que jusqu'à son milieu pour sa préhension entre les deux doigts.
Une vue de la finette qui dépasse, indiquant l'emplacement idéal de la pièce.



Quatrième usage, son dépassement intérieur permet de l'enlever facilement. On peut bien évidemment la repousser à la pince.





On passe une forme à forcer ou à monter pour permettre un bon martelage de la pièce après le temps de séchage nécessaire, la bigorne ne le permettant pas.
Le lacet avait été enlevé des garants pour le meilleur accès du travail.



On rapproche le mieux possible les lèvres de la déchirure, pour combler le manque bien souvent provoqué par ce genre de soucis.
C'est préférable que de laisser les bords dans la bonne position, mais avec un manque de matière.
Le prêtant de la peausserie et le temps feront leurs oeuvre pour la bonne esthétique future.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/08/le-pretant.html


On martèle avec amour le bout de la chaussure.



On enlève comme toujours au crêpe les restes de débordement de colle.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/09/comment-enlever-la-colle.html



On passe une crème du coloris le plus approchant.



Après un temps de séchage, on fait briller.



Au gant à briller, meilleur accessoire pour le lustrage et l'entretient.



On ne voit pratiquement plus la marque de la déchirure.




Ne reste plus que la livraison au client, nous l'espérons sa satisfaction, la longévité de la réparation qui dans ce genre tient très bien, nous renouvelons souvent l'opération au même endroit sans inconvénient, l'usure se reproduisant immédiatement.



Très amicalement, 
Tictac

vendredi 13 avril 2012

Cousu retourné traditionnel / Cousu retourné selon Repetto.

Bonjour,

Dans ce passage du sujet
Selon son emplacement, la manière dont on la retourne, son sens, haut, bas, retournée, celle dont on s'en sert, etc...tout s'imbrique et se mélange.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/03/nouveau-procede-de-montage-le-flex.html
J'évoquais cet imbroglio qui change l'appellation du procédé de montage selon sa manière de coudre.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/09/appellation-des-procedes-de-montage.html

Le cousu retourné à cette particularité d'être cousu normalement par une couture dite en jointage simple sur une chaussure montée à l'envers  puis d'être retournée ensuite, manuellement ou mécaniquement.

le cousu retourné était / est pratiqué à la machine à coudre les trépointes, mais en point de chaînette, machine d'industrie ou d'artisanat normalement réservée au blake.







Les fabricants de nos jours, cousent toujours leurs trépointes norvégienne en point de chaînette, certains dans le sens qui permet de ne voir qu'un fil, donc de croire à une couture  point de navette à deux fils.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2010/07/la-trepointe.html

                                                   

D'autres, dans le bon sens.


                                                   

Les couture manuelles, elles étant toujours faites au ligneul traditionnel avec soies de porc, en passage en trépointe ( goodyear, ou norvégien )
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/11/comment-faire-un-ligneul.html

Il faut également porter son attention, comprendre la grande différences entre ces coutures faites à la machine à coudre les tiges, à tout faire,  les autres à la machine à coudre les trépointes en point de navette au fil de nylon ou en lin, chanvre, tressé et passé dans le bain de poix.
Les procédés de montages traditionnels california, cousu retourné, qui relient uniquement des peausseries avec bande d'enrobage, garnissage, sont toujours cousus à la machine à coudre les tiges.
Les autres par leurs particularités de relier, tige / trépointe, tige / semelle d'usure sont cousus au fil poissé ou nylon.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/08/les-differentes-machines-coudre-de.html

                                                                         



                                                                   

Le cousu retourné est l'opposé du california, sans sa première peau de propreté, il découvre ses bords francs visible ainsi que sa couture à l'intérieur du soulier.

La particularité des fabrications Repetto est sa semelle d'usure cousue sur la tige, sa couture mise à l'abri d'un côté par une gravure intérieure en sens inverse, par rapport à une gravure de petit point, extérieure dans l'autre sens.
La semelle d'usure est finie, gravurée machine, ensuite la tige est cousue à l'envers, rafraîchie, pour être retournée manuellement pour sa finition, martelage, etc...pour sa présentation définitive.
C'est à mon avis le seul fabricant qui procède ainsi, je n'est jamais vu ce genre de gravurage sur d'autres productions.



Une vue intérieure de la chaussure, première peau de propreté soulevée. On voit les bords francs du cousu retourné.


La gravure particulière intérieure, en sens inverse des Repetto.




La position des parties peau, sa couture en jointage simple à bords francs extérieurs, dans le cas d'un California.



Le california des années 1940, chaussures de femmes découvertes, à talons fins, cambrion, le garnissage faisant office des premiers compensés, repris de nos jours. La mode étant un perpétuel recommencement.


La position des parties, sa couture en jointage simple intérieurs, dans le cas d'un cousu retourné.

Ce procédé de montage  de fabrication simple, rapide, avec
Ses avantage
Souplesse, silence, confort, souplesse, légèreté, ( pas de cambrion, pas de rempli )
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/08/le-cambrion-et-la-rapide-cambrure.html
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/08/le-rempli.html


Ses inconvénients,
L'utilisation en intérieur préconisée, sensible rapidement à l' humidité, peu de résistance à l'usure, du fait de sa semelle fine, de la proximité de sa couture, utilisation de marche déconseillée, se déforme facilement, etc...

Ses utilisation de pantoufle, mules, ballerines, chaussons de danse et de gymnastique, pour toutes les catégories d'utilisateurs, hommes, femmes, enfants. voit sa destination première, détournée pour les Repetto, vers des autres de conduite, de marche, etc...
Il est préférable encore plus que dans les autres fabrications traditionnelles, goodyear, norvégien, blake, soudé, etc...de prévoir la pose avant toutes utilisations de patins de protections, sans augmentation de raideur et de poids, sinon les problèmes se poserons rapidement, très souvent irrémédiables, irréparables, ou alors avec des artisans compétents, des coûts de réparation onéreux.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/08/patins-elysee-dit-topy.html
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/10/le-patins-topy-top-sem-dit-patin-crepe.html



La photo nous fait voir une usure rapide de la semelle d'usure jusqu'à l'ouverture de la gravure intérieure, sa couture cousue retournée détériorée qui désolidarise, tige et semelle d'usure.

Le california et le cousu retourné sont un peu cousins dans leurs présentations traditionnelle, qui comportent toutes deux, leurs bandes d'enrobage, leurs garnissage, ( liège, feutre ) leurs semelles d'usure soudées. Sans première peau de propreté pour le premier, avec pour l'autre.
Un sujet est prêt à paraître sur le blog, " Autre procédé de montage, le california "




Le cousu retourné traditionnel.


Le california traditionnel.


Le cousu retouné Repetto, sa couture sous gravure particulière intérieure.




Le goodyear, sa couture petit point qui relie trépointe et la semelle d'usure sous gravure normale.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/08/la-gravure.html




Repetto ne fait pas que du cousu retourné, ici une fabrication en cousu en blake.
Ne fait pas que des productions dites à premières de montage sur deux pieds comme toutes les productions modernes, mais sur premières de montage sur un pied , comme les productions de chaussures anciennes, certains chaussons, chaussures d'enfants, etc... modernes.
A vrai dire dans ce genre de fabrications, on devrait plus exactement parler de semelles d'usure sur un ou deux pieds,  puisque les première de montage sont absentes dans ces productions.





Très amicalement,
Tictac