mardi 29 septembre 2009

Rétrécir les manches d'un blouson en cuir.




Bonjour,

Cette modification est assez courante.
Avant.




Après, 7 cm en moins.







Ce matin à l'atelier les manches d'un blouson en cuir à rétrécir.



C'est très souvent qu'à l'atelier des vêtements en cuir parfois en tissus nous sont apportés pour des transformations, couper des manches, rétrécir le diamètre des poignets, diminuer la hauteur du vêtement, manteau, blouson, les réparations, etc..
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2010/09/refaire-les-bords-des-manche-dun.html
                                                                                                                                                       Certaines phases du travail sont comparables à d'autres modifications,
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/01/retrecir-le-fourreau-des-bottes-en.html

Les problèmes sont multiples et pas toujours faciles à résoudre, par exemple lorsque vous diminuez des manches en hauteur, vous tomber automatiquement sur un diamètre différent, il faudra faire face à chaque problème et le résoudre, avec parfois les " moyens du bord "
un des gros problèmes de cette transformation, refaire la découpe verticale au dessus du manchon, pour le
passage de la main.
Beaucoup de sujets décrits ici peuvent donner des idées et des informations pour faire si on s'en sent capable, soit même ces réparations, dans cet exemple je le déconseille vivement.



Ce matin les manches sont trop longues, trop courtes, ce serait encore plus embêtant. Bien définir avec le client la longueur à couper. Découdre les manchons au tranchet ou avec tous autres outils de coupe nécessaire, toujours bien enlever les anciens fils.




Bien tracer au stylo argent par des traits successifs la bonne hauteur, puis les réunir.




Un marquage en dessous sera fait ou ne sera pas fait pour indiquer l'endroit de la coupe. L'opération à été faite pour l'exemple mais normalement nous coupons à vue d'oeil sans marquage




L'endroit le plus litigieux, le trait supérieur indique jusqu'où il faudra ouvrir pour refaire le passage de la main.
Laisser les choses serait possible, une grosse partie des problèmes seraient résolus et la main devrait pouvoir passer, mais l'esthétique en serait altérée.




La hauteur nécessaire est décousue. Il faut couper un petit endroit avec énormément de précautions pour avoir la possibilité de refaire la découpe.





On prépare en encollage l'endroit pour le passage en machine à coudre. Que d'un coté, l'autre est prêt d'usine et ne nécessite aucune modification. Rien que de découdre le bourrelet de la doublure visible en dessous et la préparer est un très gros problème.




Il faut préparer également la doublure, et maintenir le tout avec des pinces toujours très utiles, pour ces genres d'opérations, je vous passe quand même les détails, et parfois un certain énervement et stress.

Couper au ciseau la peausserie de la hauteur voulue.




Couper au ciseau la doublure de la hauteur voulue.





cette doublure sera cousue en retourné avec le manchon, une autre opération assez délicate.
On prend dans beaucoup de ces exemples le travail à l'envers d'où la difficulté, toutes ces opérations sont faites en industrie, en tout premier.





La découpe pour le passage de la main.




La doublure bâtie avec le manchon en cuir en retourné pour le passage en machine à coudre.
Il faudra qu'a la finition cette dernière soit ni trop longue ni trop courte, pas toujours évident.
Sur cette vue on se rend bien compte que la couture de la doublure en retourné, n'est pas du tout au même endroit que les deux autres de tenue du manchon sur la manche.



On aura pris soin par des repérages écrits, par des marques, par des photos le sens, l'endroit, la gauche de la droite, avant le démontage. je n'ai pas attendu ce blog, pour faire des photos de mon travail.
Démonté un travail d'usine est une chose, redémonter ce que l'on vient de coller et de recoudre, en est une autre. S'apercevoir après coup que le manchon de droite est monté à gauche, est source d'angoisse et de gros soucis.




Je vous ai évité pour cette fois les photos du passage à la machine à coudre, il me faudrait parfois quatre mains, d'ailleurs nous travaillons parfois à quatre mains, et dans ce cas " l'apprenti " doit avoir autant de connaissances et de compétence que le soit disant " maître d'apprentissage " il faut comprendre sans parler et anticiper.


Cette manière de faire est particulière à ce type de montage avec poignets en cuir cousus à plat et doublure en retourné qu'il l'impose, dans le cas de bordures en tissus élastique, aux manches et dans le dos du blouson, il sera fait d'une manière totalement différente, car là tout est cousu en retourné

Une vue du travail terminé, nous attendons toujours avec impatience le verdict du client, sa satisfaction est notre seul but.





Cette autre vue du travail terminé mais coté fermeture des manchons par des pressions. 


Très amicalement,
Tictac le Besogneux

samedi 26 septembre 2009

remise en état d'un étui réglementaire " 1873/74 " et d'un " scabbard " d'une carabine de selle de la guerre de sécession.

Dans cette restauration d'un " scabbard " d'une carabine de selle américaine de la guerre de sécession, je n'ai pas eu le temps malheureusement, de faire les photos des différentes étapes, les nécessités d'une bourse très proche pour le marchand, m'ont obligé de faire très très vite.
Cette remise en état était faite sur les deux brides de tenue déchirées à l'endroit des rivets et sur la couture dans la totalité de l"étui.
Toute la restauration a été faite dans les règles de l'art entièrement à la main, il aurait été impossible de faire autrement, même devant les désirs du client.
Le cuir comme dans le réglementaire 73/74 était sans entretien pratiquement depuis 1860 et se désagrégeait dès qu'on y touchait, le travail était très compliqué de part la fragilité du cuir, avec une remise en humeur avant toutes choses.
Obligation de travailler à la pince à épiler et souvent à la loupe d'horloger. Le client nous a dit sa satisfaction, notre récompense.

Etant habitué à ce genre de remise en état, le bouche à oreille joue son rôle, c'est très souvent que nous sont apportés ces genres d'articles.







 Nous acceptons de tout réparer, ce matin un étui de réglementaire français " 1873/74 " à réparer, on peut parler de réparation ou de remise en état et non pas d'une restauration dans ce type d'intervention.




Pas de recherche particulière dans le cuir, et pas de coutures faites à la main, il faut faire simplement " revivre " à moindre coût cet accessoire, d'ailleurs le client se chargera pour la bride du rabat, de la finition et de la pose de la fermeture en laiton.

Tout est un peu déchiré ou décousu, même si l'étui n'a pas été fait en 1874, il doit quand même être plus que centenaire, et sans entretien, depuis tout ce temps, ce n'est pas sans dommages.

Il faut faire attention car pour enlever simplement tous les anciens fils à la pince à épiler, ou enlève aussi le cuir!
Je répète c'est une remise en état qui n'est pas faite dans les règles de l'art.




Le passant arrière pour le ceinturon est décousu au maintient haut cousu en retourné, il faut découdre la partie basse recoudre en haut, pour recoudre ensuite le bas.





Toutes les pièces démontées et tous les fils enlevés.





Les brides sont taillées dans des lanières vendues pré découpées, et non taillées avec des gabarits dans du collet battu d'intendance.





Elles sont collées et maintenues par des pinces.




Bien que cousues à la machine à coudre, les brides sont préparées à l'emporte pièce.





La bride arrière est collée et mise en place par des semences.





Les brides avec les dés sont collées.





Elles sont cousues point à point a la main à la manivelle.





La bride avant est préparée à l'emporte pièce, collée et sera cousue sur le rabat, et non en dessous comme elle devrait l' être.






La fermeture avant attend la finition du client.






Une vue de toutes les parties recousues, celle de jonction du rabat et du corps de l'étui, ainsi que toutes les brides.





En espérant la satisfaction du client, qui a préféré ce mode de réparation économique, il en faut pour tous les prix et pour toutes les couleurs.

très amicalement,
Tictac

vendredi 25 septembre 2009

c'est pas tous les jours " ceinture de chez Hermès "





l'objet du délit et la cause de la réparation. Les crochets de la boucle Hermès à la suite d'une utilisation importante ont déchirés le support, rien d'étonnant à cela la ceinture à 35 ans.






Ce n'est quand même pas tous les jours que des articles de cette qualité de fabrication et de la prestigieuse marque nous sont amenés a à l'atelier.
l'article transpire la très grande qualité de fabrication dans la boucle, les peausseries et la finition, le réglage en longueur de la ceinture se fait coté boucle, et non pas comme dans la généralité des ceintures, qu'elles soient à boucles ou à crochets coté opposé.
dans les fabrications normales le réglage est permis par des trous, toujours au nombre d'une rangée de cinq, ou d'une double rangée, en cas de boucle à double ardillons, ou bien comme c'est le cas ici, de deux crochets.
Un réglage moyen au troisième trou pour le port normal et deux autres possibilités de réglages en plus ou en moins de chaque coté
Chez Hermès, le problème est résolu différemment, coté fermeture la ceinture est très amincie pour permettre un retour sur elle même à la boucle, ainsi que le réglage très fin, incomparable par rapport à celui traditionnel.
Il est fait comme certains bracelets montre de grands faiseurs, cartier par exemple sur ses tank cabriolets réversibles.

Si la ceinture ne l'est pas, le travail lui est simple.
Après avoir couper au ciseaux, comme sur la photo précédente, un passage au banc de finissage, pour une finition parfaite.



Couture à la machine à coudre, choix de la couleur du fil, dessus et navette, réglage de la longueur du point, couture fait point à point à la main et à la manivelle.




Après un repérage minutieux de l'emplacement exact des trous, choisir la mèche du bon diamètre de l'emporte pièce, et faire les deux trous.







on peut avoir un idée du retour de la ceinture coté boucle.




Après un passage de déforme au pinceau sur la tranche, la ceinture est entièrement cirée et lustrée à la main.
Le travail est terminé. La ceinture fermée, le retour vient exactement en " fond "du H de Hermès







Il ne reste plus que la livraison, et la satisfaction du client, notre unique préoccupation.
Très amicalement,
Tictac






jeudi 17 septembre 2009

Norvégien, Naufrage et sauvetage.



Ce matin sur des souliers de grande marque et de grande qualité, la trépointe cousue en norvégien, s'est déchirée à l'endroit de la couture, heureusement c'est la trépointe qui s'est déchirée, si c'est la couture par manque d'entretien qui se déchire, le problème bien que résolu de la même manière serait plus ennuyeux.

La raison, ces chaussures n'ont que 5 à 6 ans, elles peuvent donc durer deux à trois fois plus longtemps, non elles sont restées trois ans sans être portées, et malheureusement sans entretien également, ce qui aurait changé la donne.


On voit sur ces deux vues, le déchirement de la trépointe à l'endroit de la couture, amorce de rupture, et l'assèchement du cuir, qui en est la cause.


Pour cette réparation, pas trop de solution possible, un changement de trépointe, avec le coût important de la réparation dans sa totalité, et un ouvrier encore capable de faire ce changement, ils ne sont peut être plus légion.

Une réparation avec une couture blake, beaucoup d'ennuis pour ce genre de sauvetage, il vaut mieux aller vers cette autre manière décrite dans le sujet, tout cela fait l'objet de discussions et de conseils avec le client, qui seul prend sa décision et son choix.

Il faut glisser de la colle par tous les moyens disponibles et possibles, tournevis et pinceau, presser plusieurs fois sur la semelle de manière à ce que la colle liquide au milieu entre le semelle d'usure et le rempli, pénètre dans tous les recoins, qu'elle déborde n'a aucune importance, le support n'est pas délicat, on l'enlèvera facilement ensuite.


J'ai déjà dit ma réticence pour des réparations ou des protecteurs,à mettre des pointes dans les chaussures, mais là si ce n'est pas l'unique solution c'est pour moi en sauvetage la meilleure, cette manière de faire est utilisée pour moi souvent, il permet des récupérations et de résoudre pas mal d'inconvénients.
On va pratiquer en sorte au procédé de montage cloué 

Avec des semences très longues dans cet exemple, au marteau d'emboitage plus fin et avec plus de sensibilité pour moi dans ces travaux plus précis, faire river sur la première de montage sans retournement de la semence sur cette dernière.
Il faut qu'elles soient juste au bord de la première, ni trop loin ni trop près, pas dans la tige à l'extérieur, pas dans la doublure à l'intérieur.
La première de montage avait été au préalable mouillée et redressée à la presse pour la rendre la plus plate possible pour faciliter le clouage, cette dernière même sans une transpiration importante, se redresse toujours en périphérie.


L'endroit cloué de la longueur désirée, on peut en précaution, faire le tour des deux chaussures, mais moins on clou, mieux c'est, et le client averti, pourra prendre ses précautions d'entretien, pour que le phénomène ne s'accentue pas.



On coupe à la pince coupante les semences.


Au ras de la semelle d'usure.



Les pointes à têtes coupées.



On finit de river le semences sur la première de montage et la semelle d'usure.
Cette méthode est bien entendu valable pour tous ces genres de réparation, goodyear compris.



Passage au banc de finissage, à la bande sans fin, fine.



On enlève au crêpe tous les restants de colle.



Passage de la déforme au pinceau.


Une vue du travail terminé, ne reste plus que la livraison au client, en espérant sa satisfaction, notre récompense.

Très amicalement,
Tictac