dimanche 7 août 2011

La colle bouchou.

Bonjour,

Alors qu'à une certaine époque les colles étaient peu nombreuses, ( Néoprène, Dissolution, colle de Vienne, colle de pâte, dextrine )  avec des qualités réduites par rapport à nos colles modernes diversifiées dans leurs utilisations, ( Une vingtaine aux catalogues des Crépins  les plus performants ) une pourtant au grand pouvoir de tenue comparable ou supérieur à celles de maintenant, mais avec une seule utilité, le collage des pièces en applique,
" la colle bouchou "

Si leur nombre était réduit, nous nous servions de trois ou quatre variétés selon les travaux. Maintenant sans tenir compte des primaires, apprêt, etc...le cordonnier fait son choix, et c'est bien souvent une seule colle qui sert à tous les travaux.
deux sujets sont écrit
" Toutes les colles modernes de votre cordonnier "
" toutes les colles anciennes de votre cordonnier "


Si les colles modernes sont légion, si elles ont toutes leurs particularités, conditionnements, temps ouvert, temps de cristallisation, viscosité, qualité et diversités des supports, réactivation, etc...A mon avis elles se chevauchent pour beaucoup, dans leurs utilisations.

j'en ai parlé plusieurs fois, notamment, dans " doublures, toile, synthétiques, renforts, guttages, tripliures " les pièces peuvent se poser de manières différentes, la meilleur pour moi est en sandwich, entre la double et la tige, avec en plus cet avantage, la discrétion..
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/08/la-question-posee-dans-une-autre.html

Il faut pour cela se donner l'accès par la semelle d'usure, ou par le bord haut de l'empeigne en décousant la doublure, mais selon l'endroit, il faut impérativement passer par le bas, l'endroit de jonction de la tige et de la semelle d'usure.
En procédé de montages soudé, cloué, blake, etc...il est simple de décoller, déclouer, découdre et et refaire cette couture tout va bien pour l'accès entre la tige et la doublure, mais avec d'autres procédés, goodyear et norvégien, c'est une autre histoire.
Il faut démonter la trépointe, mettre la pièce,  faire un passage en trépointe, long et fastidieux,  trouver l'ouvrier ayant les compétences pour ces coutures main, la meilleure solution donc, une pièce en applique.


Il existe une autre façon de faire sans démontage, quel que soit le procédé de montage. Un sujet est fait et paraîtra pour expliquer la procédure pour la pose e ces pièces, ses avantages, surtout sa nécessité, mais malheureusement, ses inconvénients.

Dans ce lien, mis à par la colle, le martelage remplacé par la mailloche, toutes les autres opérations sont comparable au travail ancien à la colle Bouchou.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2010/06/dans- la-serie-piece-collee-en-applique.html

Nous voyons des souliers qui viennent à l'atelier réparés avec une pièce collée à l'intérieur sur la doublure uniquement, cela ne sert à rien, c'est un cataplasme sur une jambe de bois. Si cela évite tous les préparatifs et les difficultés décrites plus avant, elle ne consolide pas de manière satisfaisante la déchirure.

cette colle depuis que je l'ai utilisée, personne ne m'en a parlée ou l"a évoquée que ce soit sur, blog, site, ou forum.
Aucun manuel dans ma collection ne l'évoque, sauf étonnamment, un petit livre réservé aux amateurs, alors que cette colle professionnelle particulière dans son mode d'emploi. nécessite le passage obligatoire de la mailloche  remplacé dans ce fascicule par un passage à la flamme, un fer à repasser, avec ce bricolage pour moi, l'impossibilité d' un travail de qualité.

Sa composition était de Gutta - percha, Sulfure de carbone, essence de térébenthine, sa base serait donc comparable à la dissolution ? Par contre, elle était d'une odeur abominable, que comme certaines colles modernes, il lui fallait cette sorte de réactivation, faite à la mailloche, et que sa tenue était à mon avis supérieure , aux colles modernes de maintenant.

La procédure était facile, et l'endroit de ce type de réparation pratiquement toujours aux plis d'aisance coupés par l'utilisation.
Découpe de la pièce dans une peausserie choisie pour sa couleur, son épaisseur, sa rigidité ou sa souplesse, etc...
Parage au tranchet le plus parfaitement possible,
Préparation de la pièce et du support,
Visualisation et traçage de la pièce à la craie,
Parage du soulier pour du box scalf,
Pelage pour du chevreau, rare en fabrication à cette époque.  le chevreau a cette particularité de pouvoir peler  la fleur  comme on enlève la peau de certains fruits, ( pêche par exemple ),
Il aura été auparavant, ou en temps voulu, mis sur forme à monter, ou sur forme à forcer.  Il faut travailler sur un soulier parfaitement tendu,
encollage au pinceau, séchage, le temps n'avait pas grande importance,

Cette colle d'un marron violet translucide très particulier, en petit conditionnement, devenait blanchâtre au séchage, le temps de séchage n'avait que peu d'importance et pouvait être très long, ensuite chauffe de la mailloche sur la lampe à déformer.
l'indication de la bonne température, nous était donnée par des crachats sur la mailloche, le frisement de la salive, nous indiquait exactement la bonne température de la mailloche.
Je passe sur l'hygiène et les odeurs, de colle, de lampe, de carburant et de salive brûlée.

Il est très dommageable que cette colle ne soit plus fabriquée de nos jours car pour moi, aucune colles modernes ne l'a remplacée, du moins dans sa grande efficacité pour ces pièces en applique.. Maintenant pour ces genres de travaux, c'est la néoprène qui est utilisée et quelque soit ses grandes qualités, on ne peut la comparer à la " bouchou "

Très amicalement,
Tictac

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