lundi 17 mai 2010

La manicle, utilisation, fabrication.


Pour coudre à la main, cela concerne uniquement les coutures faites au ligneul, pour les passage en trépointe, petit point, dehors en dedans, norvégien, etc...elle n'est pas une obligation, mais les ouvriers qui n'utiliserons pas la " manicle " auront de gros déboires en plaies et en douleurs .
Lorsque l'on coud à la main, je l'ai évoqué dans " comment faire un ligneul " les soies doivent être constamment tenues à la main entre les pouces et les index, l'alène dans le creux de la main.
Elles ne doivent jamais être quittées, posées par terre ou sur les genoux.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/03/position-de-travail-du-cordonnier-du.html

Pour serrer le ligneul, on s'aide d'un côté de l'alène et de l'autre la paume de la main. Sans cette protection en cuir la manicle qui la protège de l'agression du fil, ( coupant de part sa finesse et la tension importante du serrage ) la partie externe de la paume sera endommagée.

A chaque point, on fait un tour mort ou deux autour du manche de l'alène et de la main.
J'ai entendu parler de manicles de doigts, je ne connais pas, je n'ai jamais vu d'ouvrier s'en servir, cela suppose que les doigts au lieu de la main soient entourés,je ne conteste pas l'utilité de cet accessoire, mais pour moi il est bien plus facile de serrer à l'emplacement de la paume de la main qu'à celui des doigts.
D'autres professions utilisent également les manicles, par exemple les " voiliers " , elle sont différentes avec des parties métalliques un peu comme des dés à coudre. Elles servent plus à pousser l'aiguille,qu'à serrer le fil.
Pour toutes les autres coutures plus fines faites à l'aiguille, dans le cadre de la cordonnerie, on peut se servir de dés à coudre, de pinces pour pousser ou tirer etc...
Je n'ai jamais vu je crois bien,cet article au catalogue des fournisseur, ce sont toujours les ouvriers qui se les fabriquent selon leurs désirs, largeur, longueur, ajustés à leur main, du sur mesure.
Cela ne prend quelques minutes et un petit morceau de peausserie.
Chacun choisira la peau en fonction de ses désirs, mais il faut qu'elle ait quand même quelques
qualités, souplesse, solidité, la prêtant dans le sens de la largeur et non l'inverse.




Pour essayer de faire le moins de perte possible, on utilise un mètre qui nous donnera une longueur approximative, on verra en fin de parcours si nous avions vu juste ou pas .
Les plus téméraires taillerons dans la peausserie directement, les moins hardis pourrons faire un gabarit en papier.
Le mètre entouré autour de la main en position de la future manicle, le retour sur le pouce nous donne une dimension de 35 cm à peu près.




On mesure en gros le diamètre du pouce, la manicle devant être découpée par un rond de chaque côté, pour le passage du pouce pour la mise en place et la tenue de l'accessoire




La peausserie choisie selon les spécificités définis plus haut, celui de la couleur importe peu, les plus audacieux pourrons laisser aller leur imagination pour des coloris modes, elle prendra une teinte différente avec l'usage et la poix.
tracée aux dimensions repérées, 35 cm de long, par 5 à 6 cm de large. Il vaut mieux au départ un peu plus large, la rectification est possible, un peu moins qu'un peu trop long, le prêtant du cuir, même dans le bon sens la largeur, s'en accommode mieux.




Elle est découpée au ciseaux.








Arrondie aux bouts.









L'endroit du pouce est tracé au stylo à bille avec un objet quelconque, pour définir l"endroit le plus exacte possible.




La peausserie pliée en deux est découpée au ciseaux.





Un essai est fait, il vaut mieux un peu plus étroit qu'un peu trop large, toujours la même rengaine.






La manicle est passée d'un côté uniquement pour définir le plus exactement possible, l"endroit du deuxième trou.





Avec l'aide en repère du premier, on trace le second et on en fait l'essai.
Enfilé la manicle est simple, on la passe sur le pouce, on la descend sur la paume, le retour sur le dos de la main, et à nouveau sur le pouce, dans l'autre sens c'est la même chose, on ne risque donc pas de se tromper.





La manicle est comme elle doit l'être, vue d'un sens et de l'autre.






Mesurée une fois terminée, on se rend compte que la mesure prise au début était la bonne 35 cm.
Cet accessoire est réservée aux professionnels qui cousent encore à la main, mais les amateurs pourront s'amuser.

Très amicalement,
tictac

1 commentaire:

  1. Bonjour, merci pour ce petit tutoriel. ^^ J'avais vu une manicle en vente sur une boutique en ligne, mais je n'avais pas spécialement envie d'investir je ne sais combien d'euros dans un truc qui ne m'aurait pas forcément été utile. Pour avoir finalement passé quelques heures sur un point sellier, je suis contente d'apprendre qu'on peut s'en faire une simple, à moindre coût, pas en plastique, et sans fioritures ^^
    Encore merci :)

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