dimanche 1 novembre 2009

Protecteurs encastrés, à encastrer, ou en applique?



 les protecteurs pour le bout.




 les protecteurs pour les talons.


A Raro en réponse a sa question intéressante et pertinente, avec mes excuses pour le retard.

l'éthique " j'aime bien ce mot, il caresse et chante à mon oreille, je l'emploi assez souvent, je l'espère toujours à bon escient.

Donc l'éthique de la chaussure, dans le cadre de la cordonnerie, du neuf, et d'une manière plus noble en mesure, veut que la pose des protecteurs encastrés se fasse sur la semelle d'usure en cuir.
la pose sur des semelles en caoutchouc, des semelles "commando " etc...pour moi ne se fait pas, on peut toujours avec des si, et des verbes comme , vouloir et pouvoir, faire que tout devienne envisageable et donc possible, mais la pose de ces protecteurs demande une stabilité, une assise ferme sur le cuir, que ne requièrent pas toutes les matières caoutchouc, relativement molles et souples.

deux cas de figure :

Sur des semelles d'usure, en neuf ou en réparation, mais non encore cousues, dans cet exemple le cordonnier ou le bottier, a tous loisirs et possibilités, de faire la préparation du fer en encastrement, comme il le désire, la préparation peut donc se faire sur toute la surface du protecteur, ce dernier étant posé en continuité horizontale de la semelle.
ensuite couture de la semelle d'usure en petits points, sous gravurage, rainette, incision, si la machine à coudre en a la fonction, sauf bien entendu à l'emplacement du protecteur, ou la couture est faite en apparent.

Sur des semelles d'usure déjà cousues, quel que soit au départ le mode de fabrication. il doit dans ce cas prévoir un encastrement différent, de la première solution, il faut à tous prix éviter de couper la couture du petits points, très préjudiciable, pour la tenue de la semelle et sa longévité. la préparation se fait uniquement en queue de protecteur et sur le milieu et non sur toute sa surface, dans cet exemple le protecteur, est très légèrement relevé sur le bout de la chaussure.

Tous les exemples de réparations que j'ai vu en photo ne correspondent pas pour moi, avec l'encastrement sur toute la surface, et la coupe avec le verrage du petits points, à une pose faite dans les règles de l'art, je sais tout le monde va dire que ce n'est pas possible, pourtant des manières et des façons de faire permettent la pose idéale et correcte.

les amateurs de chaussures sollicitent très souvent aux cordonniers, des réparations et des manières de faire en dehors de cette éthique, certaines sont conciliables, et sont quand même faites pour le plus grand plaisir des amateurs, d'autres ne le sont pas et ne doivent jamais faire l'objet de compromissions de l'artisan. Il faut dans ces cas discuter, parler, pour expliquer et démontrer à la clientèle, le bien fondé, de notre démarche, et notre refus.

la demande des passionnés de souliers, est importante pour la pose de protecteurs encastrés au bout avec des patins de protection, Topy, crêpe ou autres, protection dites crêpe le nom ne correspondant pas à la matière, il est en caoutchouc, avec un indice de dureté moins important que le patin élysée classique topy, 65 shores pour 85.
le crêpe étant un matériau bien différent et naturel, aux talons, avec des bons bout en cuir, toujours la même histoire, avec des...les bonbouts peuvent être de toutes les matières que l'on veut.

Pour moi le protecteur, dans ces exemples, n'est pas encastré, il est posé en applique, comme le serait tout autre fer, haricot ou autres.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/08/protecteurs-encastres-avantages.html

Il n'y a pas de préparation d'encastrement dans ces exemples, la semelle est préparée en verrage machine et cardage manuel, le protecteur ensuite est posé en premier, et la semelle est ajustée en jointage, le mieux est l'utilisation de la craie, décrite dans un autre sujet.

Pour le talon, c'est la même chose, le protecteur cloué ou vissé, le bonbout pour l'ajustage est posé sur le fer, le plus simple dans ce cas étant le marteau, quelques petits coups qui donne la marque et l'emplacement exact.
Le bonbout est en queue de talon, affiché par une tête d'homme, positionné légèrement plus haut, pour qu'en clouage définitif, la jonction, très serrée soit parfaite.

le fabricant avec les épaisseur des protecteurs l'a prévu, presque 1,8 pour le bout pour que l'encastrement soit possible, sans altérée la semelle d'usure, en plus c'est merveilleux, cela correspond à l'épaisseur du patin de protection, une petite finition à la ponceuse seulement est nécessaire.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/08/patins-elysee-dit-topy.html

Aux talons, ou il n'est pas encastré dans le bonbout, presque 5 mm, il correspond presque à son l'épaisseur du bon bout, la même chose une petite finition uniquement à la ponceuse.

Peut être pensez vous que c'est joué sur les mots, mais un protecteur encastré doit l'être, et il ne peut être encastré, que dans des semelles d'usure en cuir.

très amicalement.
Tictac

2 commentaires:

  1. Merci TicTac pour ces précisions !
    Tu n'as bien évidemment pas à te justifier pour le soit-disant délais. Il va de soit qu'il est beaucoup plus rapide de poser un question que de faire une réponse circonstanciée.
    Il y a deux choses que j'ai un peu de mal à visualiser :
    - la couture apparente de la semelle d'usure au niveau du protecteur ;
    - l'encastrement partiel.
    Si à l'occasion d'une préparation tu avais la possibilité de faire quelques clichés je t'en serai extrêmement reconnaissant.
    Il va de soit que ce n'est qu'une suggestion et que cela n'a absolument aucun caractère impératif et encore moins urgent.

    Merci encore pour tes articles !

    Cordialement,

    Raromatai

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  2. Monsieur,

    Vous êtes formidable, où se situe votre atelier ?

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