chaussures montées en crêpe véritable, dans sa fabrication de montage traditionnelle, une épaisseur collée et cousue en petits points ici sur un procédé de montage sandalette,
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la deuxième soudée par elle même par verrage.
Un morceau de crêpe véritable.
Les amateurs de chaussures qui exigent pour la protection de leurs chaussures des patins topy top sem dit " crêpe " n'en ont certainement pour la majorité, jamais vu. Ce sont bien souvent des caoutchoucs à l'apparence ondulée et granulée de ce matériau naturel, aux noms évocateurs de crêpex, crépina, etc...
Le crêpe est obtenu par des saignées comme pour la résine des pins, faites dans des arbres de plus de 30 mètres de haut, en milieu naturel l'amazonie, le viet-nam, et dans les îles de malaisie.
Le latex récolté s'appelle cytoplasme qui contient 25 à 40% de particules de caoutchouc en suspension, c'est maintenant la seule source de récolte de caoutchouc naturelle produits irremplaçables pour l'industrie des pneumatiques, des préservatifs et des gants en latex, etc...
A savoir que les fabrications modernes de pneumatiques n'utilise plus que 5% de caoutchouc naturel, pour 15% de caoutchouc syntétique, les 80% restant se partagent en agents chimiques, renforts métalliques etc...
Ce latex naturel se solidifie, se coagule, et caille comme du lait, très rapidement, il est recueillit dans des récipients et forme des feuilles qui après cylindrage, deviennent des plaques de crêpe.
Le nombre de feuilles cylindrées, correspond à l'épaisseur des plaques fournie par l'industrie aux demandes des utilisateurs.
La vulcanisation invention ou ... trouvaille? consiste à mélanger du crêpe broyé, mastiqué, écrasé et des produits à base de souffre et à faire agir ( le plus souvent la chaleur ), pendant un temps fixé à une température convenablement choisie, le latex devenu caoutchouc par cette vulcanisation, est alors rendu commercial, vendable, et employable. Ce sujet étant complexe, il existe bien entendu d'autres manières de vulcanisation.
Ce même crêpe dissout dans certains produits, l'essence légère de pétrole, le benzol, le toluène, le trichloréthylène, ainsi traité devient de la dissolution de caoutchouc.
La toxicité de ces produits, avec les nouvelles réglementations, font que la dissolution est faite avec l'essence légère de pétrole, et pour les colles de qualité supérieures avec du trichloréthylène.
Cette colle " souple "était très employée par nous avant pour beaucoup de " petits " travaux, la préparation des glissoires avant la couture, les premières peaux de propreté, etc... elle n'est pratiquement plus utilisée par les cordonniers, au bénéfice de la colle néoprène, qui nous sert maintenant à pratiquement tous les travaux.
Les différentes colles mériteraient un article à elles seules, tant ce sujets est vaste, compliqué, et important.
A une époque ou beaucoup de souliers voyaient leurs semelles d'usure en cuir, le crêpe se rencontrait en quantité non négligeable dans les fabrications. Si maintenant elles sont principalement en procédé de montage sandalette, clarkes, kickers, etc...ont les rencontraient avant dans tous les autres procédés, goodyear, norvégien, dehors en dedans, etc...
Le mariage du crêpe se fait normalement, et idéalement avec lui même, pour cela une première épaisseur est collée et cousue en petits points, blake, pour la réception de la deuxième soudée à " chaud " par verrage au banc de finissage, sans colle par contact. La couture du petit point s'encastre assez facilement dans ce matériau relativement souple, et le verrage ne pose pas trop de problème, il faut quand même y faire très attention et ne pas couper les fils.
On " peut " et bien évidemment " avec ce genre de verbe " tout devient possible, et les fabricants dans leurs productions modernes ne s'en privent pas , le coller sur du cuir, du caoutchouc, et même la peausserie des tiges, etc...avec tous les problèmes de décollements que l'ont peut supposer, le mariage le meilleur pour moi en faisant abstraction de la réparation traditionnelle, est avec c'est amusant, les caoutchoucs qui se veulent de par leurs appellations du crêpe, les crépex, crêpina, etc...
Il se vends en plaques de différentes épaisseurs :
De 1mm pour les fabrications les camouflages et les tricheries de certaines chaussures particulièrement de femmes compensées, mais aussi d'homme, en recouvrage.
Il lui arrive aussi de cracher dessus, sans tenir compte de ce manquement à l'hygiène.
De 2mm, 3mm pour la première épaisseur collée et cousue en petits points.
De 4mm, 5mm, et 6mm, pour les semelles d'usure, les sous bouts, les bonbouts. Ils sont tous soudés de la même manière par verrage.
Sa coupe :
Dans l'atelier de cordonnerie ancien se trouve en permanence un bac rempli d'eau pour le trempage des cuirs, cela n'existe plus aujourd'hui. Le cordonnier s'en sert pour tremper son tranchet pour la découpe des caoutchoucs, mais particulièrement du crêpe.
La finition :
Elle se fait à l'envers des autres matériaux, en remontant, sur la bande sans fin, pour éviter l'agglomération et le collage des particules constamment produites par le verrage et " auto collantes " il faut lisser avec le pouce mouillé les lisses et les talons, les anciens crachaient allègrement sur les souliers, manière assez peu hygiénique pour nos cordonniers modernes civilisés. Il faut impérativement un ciseau, pour couper les particules en angle de la semelle d'usure et des lisses, nécessaire pour un fini parfait.
Je ne sais pas si les cordonniers modernes font beaucoup de ressemelages en crêpe et si la réparation leur est connue et facile pour eux.
Nous le faisions régulièrement plusieurs fois par jour, et c'était devenu pour nous un jeu d'enfant. Le banc de finissage récoltait en quantité ces particules qui s'entrecollaient elles même dans tous les réceptacles d'aspiration du banc, des rouleaux d'abrasifs, " dans les sacs en toiles pour ceux qui en possédaient, et dans les tuyauteries en fer en sorties sur les trottoirs, la législation moderne s'accommoderait mal aujourd'hui de ces procédés.
je parle de rouleaux de verrage, qui étaient fendus et s'ouvraient pour la tenue du papier de verrage, les bandes sans fin n'existaient, pas avec leurs finissions régulières sans à coup, sans chauffe et brûlage des matières, pour la finition merveilleuse de nos jours, qui était très souvent faite à la main, à la râpe, et au verre.
Régulièrement les artisans enlevaient les sacs pour les bancs qui en étaient pourvus, et mettait le feu aux particules, seul moyens de s'en débarrasser aux endroits inaccessibles, je vous épargne les odeurs et la fumée.
A cette époque les bancs de finissage simples et réduits à la plus simple construction, s'accommodaient parfaitement de ce mauvais traitement, il serait parfaitement impossible dans nos ateliers, et avec les bancs modernes de maintenant, complexes, avec des compartimentages, de nombreux moteurs électriques, des parties fragiles, de procédé de la même façon aujourd'hui. Le côté amusant du crêpe et de sa particularité, les jeunes apprentis que nous étions récupéraient en roulant les particules et s'en faisaient des ballons énormes, lourds, sans rebondi, et dangereux, nous avions parfois peu de façon pour nous amuser, c'en était une surtout en atelier, lorsque le maître d'apprentissage avait le dos tourné.
Ses avantages :
matériau naturel il est silencieux, doux, et amortit la marche, relativement léger pour des souliers en cousu baraquette, aux épaisseurs importantes. j'en oublie peut être mais je n'en vois pas d'autres.
Ses inconvénients :
Si j'ai dit qu'il était silencieux, il peut malheureusement être très bruyant selon le revêtement, certaines professions sont obligées de s'en priver, mécanicien etc... car il est sensible et se désagrège avec certains produits, hydrocarbure, à certains solvants ou dissolvants, acétone etc... Remplace les patins à glace ou à roulettes, selon les revêtements, dalles de marbre ou de ville, et les intempéries.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2012/06/ces-chaussures-qui-font-du-bruit.html
Au poste de finissage et pour la livraison :
Le crêpe n'est pas sensible à la déforme qui glisse sur lui sans tenue et il est livré tel quel ou ciré, ou passé à la déforme incolore pour un effet plus esthétique, seule la teinture arrive à tenir sur lui, sa couleur est blanche il jaunit au vieillissement et à la lumière, durcit au froid et se ramollit à la chaleur.
Maintenant :
Sa principale et presque unique utilisation mais c'est depuis toujours, enlever la colle sur tous les supports, ainsi que les taches, nettoie et redresse les daims, les veaux velours, les nubucks, et les strecths.
Dès qu'un problème survient sur une tige de soulier, le cordonnier avec un morceau de crêpe essaie en premier ce moyen simple avant tous autres choses plus agressives, c'est du moins ce que je fais.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2011/09/comment-enlever-la-colle.html
Beaucoup d'artisans les Menuisiers ... avaient connaissances de cette propriété et particularité venaient nous en chercher régulièrement.
Je pense en avoir fait un tour assez complet, j'ai dû en oublier, qu'on veuille bien me pardonner.
Très amicalement,
Tictac