Dans l'atelier de cordonnerie moderne, en dehors de petit outillage manuel et du banc de finissage.
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Lorsque l'artisan veut effectuer tous les travaux de fabrications et de réparations en chaussures, sont automatiquement présentes dans le magasin, deux machines à coudre, une petit points,
( Rapid, gritzner, Raflenbeul, etc... une Blake,
( à un fil ou à deux fils ) point de chaînette pour l'une, point de navette, pour l'autre.
Devant la difficulté de trouver du matériel d'occasion qui corresponde à ses désirs, et la possibilité d'achat en matériel neuf, quelques cordonniers doivent se contenter d'une seule machine blake à deux fils pour la couture petit point également. ( point de navette )
Autrement, beaucoup de cordonniers quoi qu'on en pensent, écartent ces grosses machines, lourdes en
investissements ( Qui selon l'emplacement, la clientèle, les compétences, ne " tournent " qu'une fois ou deux par mois, jamais réellement rentabilisées ) et se consacrent aux petites réparations / protections, aux petites coutures faites à la machine à coudre les tiges, à tout faire.
Dans ce monde égoiste moderne de l'artisanat, il ne doit plus malheureusement compter que sur lui même pour tout maintenant.
L'échoppe de cordonnerie ancienne est rudimentaire, petite, souvent en terre battue, quelquefois un réduit, un couloir, sombre, guérite, kiosque, camionnette, arbre,
( je possède une carte postale célèbre, d'une échoppe de cordonnier dans un chêne ).
Le cordonnier avec un petit établi bas, parfois sans, au tabouret aux pieds coupés de manière à ce que les mains touchent le sol, une bigorne, un tranchet, trois marteaux, à battre, cloueur, d'emboîtage. peu de place pour lui, aucune bien souvent pour le client.
La réception et la livraison, se faisaient par une ouverture, souvent une fenêtre. La pièce maîtresse de nos ateliers modernes, ( le banc de finissage ) était très souvent absente.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2011/03/position-de-travail-du-cordonnier-du.html
Mais heureusement à cette époque l'entraide, existait. Très présente pour les petits artisans, protégés et aidés par les plus grosses entreprises.
A cette époque Chapeautées par les chambres des métiers, les corporations artisanales professionnelles étaient omniprésentes, fortes, incontournables, représentatrices de leurs métiers.
S'établir sans diplômes comme maintenant dans un secteur d'activité, était chose impossible.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2010/10/qui-peut-ouvrir-un-atelier-de.html
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Ne pas faire partie de ces corporations, ne pas en être adhérent, n'était pas chose impossible, mais difficilement vivable professionnellement.
Mais en contre partie, l'entraide, à tous niveaux, prêt d'ouvrier, sans que ce soit péjoratif, bien au contraire, mais constructif.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/10/ateliers-de-cordonnerie.html
prêt de matières premières, d'outillages, encadrés , entourés, pour les conseils, ( gestion, comptabilité, tarifs, ) etc... bien qu'à cette époque la comptabilité était très réduite ( Forfait pour la grande majorité). Pas d'obligation d'experts comptables,
Nous n'avions aucune protection sociale. Simplement pour certains une couverture, démarche volontaire auprès de compagnies privées pour les gros risques, en chirurgie.
J'ai vu malheureusement aussi beaucoup d' ouvriers qui se croyaient déclarés, qui en réalité ne l'étaient pas.
Mais surtout pour ce qui nous intéresse aujourd'hui, " Les Couseurs " Dans chaque ville les corporation,
( on ne parlait pas de syndicats à cette époque ), mettaient en place un réseau de Couseurs.
C'étaient de gros ateliers de cordonnerie, souvent le couple, un ou deux enfants. Nos entreprises artisanales étaient souvent une affaire de famille. J'ai écrit un sujet sur ce thème, ainsi que la place de la femme dans l' atelier de cordonnerie.
Un ouvrier ou plusieurs. Je l'ai déjà écrit j'ai connu un atelier avec 49 employés et 178 dépôts dans un département.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/10/ateliers-de-cordonnerie.html
Une journée par semaine était réservée aux autres cordonniers pour la couture de leurs réparations ou de leurs fabrications en " Neuf "
Les artisans lorsqu'ils n'avaient pas d'apprentis ( choses rare à l'époque , on pensait à la transmissions des connaissances, du savoir, ainsi qu'à celles de nos entreprises) portaient eux même leurs sacs, la fermeture de quelques dizaines de minutes de ces petits ateliers, n'avait pas cette importance primordiale qu'on lui accorde maintenant.
Autrement cela faisait la joie des apprentis, ces " livraisons ", étaient propice à une promenade, coupure au milieu d'une journée d'un travail dur et surveillé par nos maîtres d'apprentissage.
Avec aller et retour à pieds, pour ces portages, comme pour les trajets de travail.
Les voitures n'existaient que peu, les mobylettes réservées à une minorité, les vélos, à quelques uns,
la marche à pieds à tous.
Mon ami, un de mes maîtres roulait dans cette voiture
.Ce n'était quand même pas le dernier clou du Salon,
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2011/02/amilcar-refaire-les-sangles-du-capot.html
Sans que ce soit une généralité, beaucoup de Couseurs n'effectuaient qu'un type de couture, blake ou petit point. Ils profitaient eux aussi ainsi, de cette pratique.
J'ai toujours eu à l'atelier, toutes les machines nécessaire à son bon fonctionnement. Je n'aime pas dépendre du bon vouloir de quelqu'un, et toujours " jouer " au couseur.
Quelques uns procédaient aux deux coutures.
Il était important d'avoir dans ce cas des machines à coudre performantes pour un travail parfait, Rapid pour le petit point, et à deux fils pour la blake.
Les chaussures devaient être présentées non pas selon les désir du couseur, mais selon les normes de préparations normale à la couture.
Cela ne posait aucun problème dans ces temps ou tous les ouvriers avaient un ( grand ) minimum de compétences.
je crois que cela en poserait énormément maintenant.
C'est surtout les gravures traditionnelles qui pouvaient être mises en cause, les rainettes ou incisions "n'existaient pas " à cette époque.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/08/la-gravure.html
Préparation de la trépointe, consolidation, arrachage des points,
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/08/recoudre-dans-les-points-blacke-petits.html
Même si c'est une autre histoire, le rabat de gravure, les finitions au banc de finissage, le déformage, ainsi que d'autres opérations pouvaient être effectués par ces ateliers.
http://tictac-cordonnier.blogspot.fr/2009/10/la-deforme-traditionnelle-du-cordonnier.html
C'était une entente préalable qui ne posait jamais de problème, une parole donnée était toujours respectée.
Les choses sont maintenant bien différentes,
Plus prêt de nous, moi même à la direction d'une corporation départementale et voulant perpétuer ces traditions. Ayant appris qu'un atelier n'avait plus de banc de finissage en état , n'ayant pas la possibilité d'en acheter un, ( j'avais en cas de besoin acheté un petit banc ancien, mais merveilleux, très pratique en dépannage ).
Prêté pendant de nombreuses années, malgré de nombreuses demandes de sollicitations, je l'attends toujours.
Mon maître d'apprentissage, président d'une corporation de cordonniers bottiers d'un département, montrait l'exemple, et était Couseur d'une grande ville, uniquement pour les coutures petits points et certaines demandes de finitions, à la demandes. les coutures blake étaient faites par un autre Couseur.
Une seule reconnaissance était obligatoire et nécessaire, le savoir faire.
Nous avions à l'atelier ce type de machine.
Pour la petit histoire, à mon arrivée à la direction d'une corporation, avec à peine une dizaine d'adhérents au départ, en proposant ces " méthodes " que l'on m'avait inculquées, plus d'autres nouveautés, centrales d'achat etc...Nous sommes passés à plus de cent vingt.
Personnellement, je perpétue toujours ce mode de fonctionnement.
Peut être les syndicats modernes devraient s'en inspirer, eux qui sont à la quête, en recherche de nouveaux participants.
Mon premier Maître d'apprentissage était ami avec Monsieur René Pennors, premier Président à l'époque de la FNSAMC.
J'ai connu la présidence du premier, et celle bien entendu de Monsieur Michel Juignet, second président qui m'a aidé et soutenue lors d'une catastrophe immobilière professionnelle. Lui ne s'en souvient peut être plus.
Les gens ont souvent tendance à se rappeler des mauvaises choses qu'on leur fait, moi je ne me souviens toujours des bonnes. c'est ce qui m'a décidé à militer et m'investir dans le corporatisme.
Ce sont de sacrés bonshommes.
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