Bonjour,
Si tout le monde maintenant connaît la position du cordonnier moderne qui travaille debout, ce n'était pas le cas il n'y a pas encore bien longtemps.
Cette transition s'est faite à mon avis au début des années 70. Il faut savoir prendre le meilleur quelque soit la source, cette amélioration à mon avis nous est venue des multiservices. Son personnel n'a jamais connu d'autres façons de travailler.
j'en ai souvent parlé avec de nombreux cordonniers, qui ne voyaient de cette provenance que des mauvaises choses, ce n'est pas vrai, il y a toujours à apprendre de son voisin.
Certains cordonniers n'ont pas attendu qu'on leur montre la route à suivre, ces étaux étaient disponibles et viennent de nos crépins, ces derniers toujours attentifs à montrer aux plus obscurantistes les nouveautés. Quelques rares cordonniers c'est leurs préferences travaillent toujours assis. D'autres font un mariage des deux positions selon les travaux qu'ils ont à effectuer.
Cette photo pour moi merveilleuse d'un cordonnier, qu'on ne verra plus beaucoup, a privilégié le mariage des deux positions.
la photo nous fait voir sur la droite un marteau galochier, louis XV ou d'emboitage, en dessous une pince coupante de devant, au milieu une râpe à quatre faces ou râpe anglaise ( elle a pour principale utilisation la découpe des gabarits des talons et des semelles en papier ).
Sur la gauche un marteau à battre ou à rabattre, posée dessus une cisaille à cuir, en dessous une pince à démonter.
Devant le cordonnier, inclus dans l'établi, un distributeur ancien en fonte de clou ou de semences, ou porte clou, ce que dans le langage des cordonniers, nous appellons un " tourniquet " ils sont à trois étages, Six compartiments en bas, ensuite cinq, et un réceptacle en haut, seul sont visibles les deux premiers. Ceux modernes sont en plastique dur.
Posée sur le tourniquet, une pierre à affuter, c'est une pierre ancienne de paysans pour affuter les faux, idéale pour les tranchets, et introuvable maintenant.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/08/le-tranchet-son-affutage-et-les.html
A sa droite un étau particulier le pied étant en bois, emmanchée dessus une forme de femme très cambrée et pointue. ces étaux sont souvent vissés sur l'établi.
A sa gauche, dans des boites rondes à couvercles jaunes, des boubouts Oscar tout en acier. Au desssus de sa tête, dans les boites rouges, des protecteurs Rex en acier, plus à droite dans des boites blanches, des protecteurs Lyli en plastique, ils peuvent être de coloris, blanc, noir, marron foncé.
Eparpillés sur l'établi des découpes de cuir et de caoutchouc, elles pourrons servir de redresses. Dans la cordonnerie rien n'est jeté, le plus petit morceau de cuir ou de peausserie, peut avoir son utilité. D'ailleurs nous achetons les déchets de cuir et de peaux. c'est très souvent que des clients nous demandent de leur donner un morceau de peausserie " qui ne nous sert à rien " que nous nous achetons parfois . Le cordonnier avec la pointe de son tranchet gratte " carde " la queue de semelle pour un meilleur collage. Selon les travaux nous le faisons parfois, il permet une précision plus importante que la carde manuelle.
Le travail du cuir est parfois dur, difficile, et à la longue douloureux. Ce cordonnier s'est fabriqué des ( Manicles ) Mais elle ne lui servent pas à la couture. En soutien ces protections le soulagent et lui permettent un travail plus facile et moins douloureux.
Elles peuvent lui servir à la rigueur de Manicles traditionnelles pour une couture manuelle.
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2010/05/la-manicle-utilisation-fabrication.html
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2010/05/la-manicle-utilisation-fabrication.html
Cette position de travail, amha est un bien pour l'ouvrier, j'ai vu tellement de vieux cordonniers à la stature déformée par 60 / 70 années d'attention courbés sur le labeur.
Nous savons que dans des temps plus reculés, le cordonnier au départ était de formation bottier, ensuite cordonnier / bottier, sachant faire le neuf, puis cordonnier réparateur, j'en parle ici :
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2009/10/ateliers-de-cordonnerie.html
Avec la séparation des deux professions, la possibilité de travailler debout s'est avérée possible pour le cordonnier réparateur. mais pas pour le bottier. En effet celui ci à l'obligation du travail assis pour beaucoup d'opérations de fabrication, ( montages, coutures faites à la main, passage en trépointe, petits points, norvégien, dehors en dedans, finitions, parages, amincis, etc...
http://tictac-cordonnier.blogspot.com/2012/02/parer-refendre-amincir-biseauter-les.html
Toutes ces opérations sont facilitées par la prise des chaussures en étau, par ses genoux, ( son établi ) ses bras, ses mains, sa poitrine, avec en complément cet outil merveilleux pour la tenue de la chaussure, le tire pied.
Un sujet va paraître sur le blog :
" le tire pied ".
Cet outil est l'équivalent de la pince à coudre pour les selliers, maroquiniers, etc...pour la tenue des parties de cuir à coudre.
Pour beaucoup d'autres travaux alors qu'ils sont différents de ceux du cordonnier, il les pratique comme celui ci, debout.
Le cordonnier n'a pas cette même obligation du fait des travaux totalement différents qu'il exerce uniquement en réparation. Aucun d'eux ne demande cette prise en étau des membres, par contre dès qu'il coud, petit point, passage en trépointe, etc... il s'assoie.
J'ai pourtant vu quelques cordonniers anciens, habitués aux pratiques anciennes, mais désireux d'aller vers le modernisme, travailler à l'étau debout, un tire pied pied long en action, mais rien ne remplace, jambes, genoux, cuisses, bras, dans cette position.
Bottiers comme cordonniers sont aussi obligés de se mettre à genoux pour la prise des mesures, les rectifications, etc... mais cette position momentanée n'est pas une position de travail.
Un outil très important de l'atelier a permis aussi ce changement, l'enclume. Sous cette appellation sont regroupés plusieurs outils, un sujet va paraître :
" Pied, pied de fer, col de cygne, bigorne, enclume de famille ".
Le travail assis, comme celui pratiqué debout, nécessite, autour du cordonnier un aménagement en fonction de la position, mis à part le tabouret.
Il faut avoir vu les vieux cordonniers en partie emmurés par un rempart de chaussures tout autour de lui.
Autrement il faut un tabouret, un établi, une enclume, adaptés.
Le tabouret : Si le travail assis nécessite un siège, celui ci est différent de ceux que nous connaissons, du moins par sa hauteur. Le tabouret du cordonnier est très souvent une chaise aux pieds et au dossier coupé, le tressé de paille du siège est très souvent remplacé par le cordonnier par des lanières larges de cuir pour le confort. j'ai pourtant vu des cordonniers travailler sur des chaises basses. Cette assise basse permet aux genoux d'être plus haut que les hanches, cuisses inclinées vers le tronc, aux mains de poser, de prendre les chaussures, la bigorne, les outils, les accessoires, etc...sur le sol. Ces cuisses en biais inclinées vers le corps, permettent aux chaussures, outils, etc.. posés sur ses genoux, de tomber moins facilement de cet " établi " .
La Bagnole : Cette appellation ancienne est celle de l'établi, meuble bas, à l'image du tabouret, il comporte un tiroir ou sont entreposés les outils et accessoires qui lui servent le moins souvent, fers à lisse, alène, ébourroir, etc...la planche supérieure haute ou sont posés les outils, est souvent entourée d'un rebord pour éviter aux objets de tomber facilement. Tout autour des crochets pour suspendre, quelques outils, agrémentés d'une lanière de cuir posé par le cordonnier pour les suspendre.
Le baquet : Pour la trempe du cuir est posé sous, ou à côté de l'établi. De nos jours de moins en moins employé par les cordonnier et présent dans les ateliers de cordonnerie. Les travaux, les cuirs, leurs utilisations et leurs procédés de tannage différents, en sont les raisons.
les crépins :
Sous cette appellation sont regroupés, beaucoup d'accessoires, pointes, semences, boutons, rivets, oeillets, doublures, etc...C'est également toujours le nom de nos fournisseurs
" le Crépins ".
Sous cette appellation sont regroupés, beaucoup d'accessoires, pointes, semences, boutons, rivets, oeillets, doublures, etc...C'est également toujours le nom de nos fournisseurs
" le Crépins ".
Pour gagner du temps, et le temps c'est de l'argent, il faut de l'ordre, tout le monde le sait, chaque chose a sa place, cela évite d'interminables recherches, tant en outillage qu'en chaussures. Ce n'est pas malheureusement la qualité première du cordonnier.
Lors de l'organisation de mes ateliers successifs, depuis 1968, j'ai toujours privilégié la position du travail debout, un établi en U ou je travaille au milieu, avec le nombre de casiers qui correspondent aux journées de travail, pour la réception des chaussures, des casiers et étagères ou sont disponibles à peu prêt tout, Semelles cuir, patins, talons caoutchouc, cuir / coin caoutchouc, protecteurs, fers encastrés, premières peaux, semelles découpées, talons découpés, tout doit être à portée de main sans se déplacer.
La partie vide du milieu réservée à la place du cordonnier, doit être prévue pour la position d'une planche et devenir une surface importante de travail pour les vêtements, les sacs, la découpe, etc...
J'en parle dans le sujet à paraître :
l'organisation d'un atelier.
Très amicalement,
Tictac le besogneux
La partie vide du milieu réservée à la place du cordonnier, doit être prévue pour la position d'une planche et devenir une surface importante de travail pour les vêtements, les sacs, la découpe, etc...
J'en parle dans le sujet à paraître :
l'organisation d'un atelier.
Très amicalement,
Tictac le besogneux
Bonjour
RépondreSupprimerJe decouvre votre site, j'y vois un certain interet .
J'ai repris une cordonnerie à Grasse et après 17 mois de reprise, je suis assez satisfait du travail réalisé, en effet, je suis le seul à faire de la pure cordonnerie, de la couture etc .... et mes clients sont de + en + nombreux, le bouche à oreille faisant sont office.
Par contre, savez-vous où je peux me preoocurer une pince à couture, vous voyez, cette pince qui sert à serrer la chaussure(ou autre) entre les jambes ?
Merci et bonne continuation .
Bonjour,
RépondreSupprimerCette pince à coudre est réservée aux usages des selliers, des maroquinier, et ne peut servir à la tenue des chaussures.
Elle est en vente chez nos crépins.
Le cordonnier utilise pour coudre la manicle (j'en ai fait un sujet sur le blog)et pour la tenue des chaussures j'en parle dans ce message,le tire pied, ces articles ne sont à mon avis jamais à la vente, mais fabriqué par l'artisan.
Bonne réussite pour votre entreprise,
Très amicalement.